LES PICTES ET LE NORD

 

Qui sont les Pictes à l’époque d’Arthur ?

Les Pictes constituent l’un des problèmes les plus ardus en ce qui concerne celui qui cherche à reconstituer l’époque arthurienne. En soi, ils sont déjà un mystère, mais ce mystère devient à proprement parler insondable lorsque l’on parle de pictes de l’époque arthurienne, comme nous allons le voir.

 

Le nom des Pictes

Le nom de Pictes en lui-même – Picti – apparaît à la fin du IIIème Siècle, à la fois sous la plume des auteurs (Eumenius est le premier), et via d’autres sources. Il semble désigner les tribus au Nord du Mur d’Hadrien, ou alors celles au Nord du Mur d’Antonin le Pieux. Il semble leur venir de leurs tatouages, et avoir la même signification que le nom qui a été à l’origine de celui de Bretagne. En effet, les bretons tirent leur nom de celui par lequel ils ont été désignés à Pythéas, Pretani, et qui est synonyme de celui que porteront les pictes en gaélique : Cruithni, les Hommes Peints. On peut noter qu’un panégyriste anonyme de Constance Chlore citant les Pictes, fait remonter leur opposition aux romains à l’époque de Jules César ; cependant, tout le sens du Panégyrique est justement de comparer Constance Chlore à Jules César…

Le fait qu’ils se colorent, voire se tatouent la peau est aujourd’hui un consensus (Isidore de Séville précise l’utilisation d’aiguilles), même si les modalités exactes sont encore parfois discutées. Cependant l’Eglise, via Georges d’Ostie au Synode de Calcuth en 787,  essaiera de supprimer cette pratique qu’elle jugera païenne. Le prélat raillera les tatouages, en parlant comme de « cicatrices hideuses ».

Le nom de Pictes restera en usage jusqu’à l’avènement du Royaume d’Ecosse. A ce moment, c’est-à-dire à la fin de « l’Ere picte », la Chronique Picte reconnaît aux Pictes 7 Royaumes plus ou moins légendaires. Auparavant, la seule division que l’on connaît aux Pictes est celle donnée à la fin du IVème Siècle, où les Pictes sont nommément divisés en Dicalydonae et Verturiones.

Le premier nom semble se rapporter assez évidemment aux Calédoniens, c’est-à-dire les tribus qui occupent cette même zone géographique avant que le nom de Pictes n’apparaissent, et que les Romains combattent depuis longtemps. Le deuxième nom, disparait pendant quelques siècles pour se retrouver plus tard dans le nom du Royaume picte de Fortriu, ou Fortrenn.

C’est à peu près tout ce que l’on sait des Pictes par leur nom. Le nom même de pictes tombera en désuétude à partir de 858, mort de Kenneth mac Alpin, où ils seront appelés rois d’ Alba.

 

Une remarque mérite tout de même d’être faite : un siècle avant que le nom de pictes ne nous apparaisse, l’Historien Dion Cassius nomme dans cette même région deux peuples : les Calédoniens et les Meatae. Il dit même que les autres ont fusionné dans ces deux « races de Bretons ». Ces Meatae seront également combattus trois siècles plus tard par les Angles. Il faut donc noter que, quels qu’ils soient, ils sont présents du IIIème au VIIème Siècle, même s’ils ne sont pas cités (ou alors, sont-ils partis et revenus, ce qui semble peu probable), d’autant plus que certaines sources parlent de « Meatae et autres pictes ».

 

La Culture des Pictes

On ne sait pratiquement rien de leur culture. Archéologiquement, on leur reconnaît une division tripartite : une zone que nous baptiserons Atlantique, qui couvre toute la face ouest de l’Ecosse,  une Zone Nord qui va du Cape Wrath jusqu’au Firth Dornoch, et une zone Mer du Nord du Firth Dornoch au Firth de Forth, à peu près. Les trois zones se caractérisent par des différences majeures.

 

En Zone Atlantique, qui est la plus montagneuse, la plupart des établissements se trouvent en bord de mer. Elle partage de nombreux points communs avec la Zone Nord : jusqu’en 200 à peu près, on y trouve des habitats très typiques, les brochs, sortes de maisons rondes fortifiées (à noter qu’on en retrouve aussi quelques-uns dans certaines parties des Hébrides). À partir de cette date, il semble que de nombreux brochs furent abandonnés, voire démontés pour donner naissance à des maisons moins défensives, toujours de structures rondes. La théorie qui prévaut est que c’est à partir du moment où les romains n’ont plus le contrôle de la mer que les habitats défensifs perdent leur raison d’être. Cela peut être aussi dû à la plus faible menace de la Zone Mer du Nord. Les Brochs les plus anciens semblent être originaires de l’île de Skye. Il est à noter que si leur disposition implique clairement une fonction de défense, ce n’est pas non plus la priorité absolue. Clairement, et notamment dans les Orcades, les brochs sont situés visiblement d’abord en proximité des pâtures.

 

Mes observations personnelles semblent montrer que certains brochs associaient cette structure à rayons à l’extérieur également. Je vais plancher là-dessus.

 

Culturellement, les Shetlands (dont un ancien nom est Innse Catt, l’île des Hommes-Chats), le Caithness du Sud et le Sutherland,  donc ce que j’appelle la Zone Nord forment vers 1000 avant Jésus-Christ un ensemble culturel apparent, qui se conserve presque jusqu’à la disparition des Pictes. On y trouve de nombreux brochs, et  également dans cette zone de nombreux objets d’os, de métal, et poteries. On y trouve aussi des crannogs, ainsi qu’à une époque antérieure, des maisons dites « maisons-roues » toujours basées sur des plans circulaires. Ces maisons, contrairement à celles que l’on peut étudier en Zone Mer du Nord, se caractérisent par une absence de clôtures ou de défenses à l’époque d’Arthur.

 

En Zone Mer du Nord, l’habitat plus plat semble avoir donné naissance à un mode de vie plus propice à l’agriculture, même si les restes d’activité humaine sont moins nombreux. Les habitats retrouvés sont des forts, souvent vitrifiés, c’est-à-dire que les contreforts de poutres croisées ont brûlé à un moment ou à un autre, donnant naissance à du verre. Un des plus grands forts était celui de Burghead, près d’Inverness, qui devait constituer une résidence royale, et en tous cas une base navale peut-être jusqu’au IXème Siècle. À Clatchard Craig près de Newburgh en Fife, le fort faisait près de 100 mètres de long sur 70 de large.

On a également retrouvé, dans la région de l’Angus, près de Dundee, de nombreux souterrains pavés, longs d’une dizaine de mètres, plus larges au bout qu’à l’entrée ; au-dessus, des restes d’habitations rondes semblent indiquer qu’ils avaient des rôles de stockage. Le plus ancien retrouvé date d’environ 300 avant J.-C., à Dalladies, dans l’Aberdeenshire. S’il y avait besoin d’une telle place de stockage, c’est aussi le témoin d’une certaine organisation sociale.

 

Malheureusement, il faut bien souligner que, Brochs ou forts de collines datent tous d’une période antérieure à celle qui nous intéresse. Même si quelques rares parmi eux montrent des signes de réoccupation à la période qui nous intéresse, ils sont le faits de ceux qui précèdent les Pictes, et que les historiens s’accordent à appeler désormais les Proto-Pictes. Les seuls habitats que nous savons construits à l’époque d’Arthur sont quelques habitations en Zone Nord, sans clôture particulière.

 

Archéologiquement, entre le IIIème et le Vème Siècle, on trouve un certain nombre d’objets d’origine romaine en Zone Mer du Nord, répartis sur des sites plus ou moins importants ; assez curieusement, alors que la Zone Atlantique montre également de tels objets, même s’ils s’agit de quantités bien moindres, en Zone Nord, les trouvailles romaines de cette époque sont désespérément absentes. Il semble qu’en termes de commerce ou autres échanges, la Zone Nord soit complètement isolée. Et pourtant…à cette période précisément, apparaissent un certain nombre d’éléments de mobiliers comme des poignées de portes ou des pieds de lance issus d’un artisanat que l’on peut qualifier de « pan-picte », puisqu’il se retrouve dans l’ensemble des trois zones (voire même, en faibles quantités, dans le reste de la Bretagne).

Associant ces constatations au fait que le nombre d’habitats occupés diminue considérablement à la même époque, une conclusion s’est imposée : vers la fin du IIIème siècle et le IVème Siècle, un désordre social d’ampleur a considérablement modifié la donne dans ce qu’on appelait auparavant la Calédonie : les Proto-Pictes, de diverses cultures, et bâtisseurs de brochs et de forts de collines, se « transforment » à nos yeux en Pictes, abandonnant leurs anciens habitats et acquérant une culture commune. On peut y voir une influence de la présence de l’Empire Romain, mais c’est discutable et discuté. Certains historiens y voient également le signe d’une unification politique, mais cette période est encore assez nébuleuse, l’unification pouvant être plus tardive (en fait d’unification, il serait plus approprié de parler de confédération). En tous cas, les pictes à cette période sont très actifs militairement, poussant régulièrement en territoire romain, puis breton, et plus tard angle. Compte tenu de l’archéologie, il s’agit sans doute au moins des Pictes de Zone Mer du Nord.

 

Notons aussi l’existence de pierres gravées, qui, au cours de « l’Ere des Pictes », évolueront de pierres gravées de symboles et d’animaux (notamment peignes, miroirs, animaux tels que le loup, le taureau, le saumon, etc…ainsi que des symboles en V ou en Z que certains interprètent comme des flèches et des lances brisée), appelées par les archéologues « Pierres de Classe I », vers des pierres en relief, avec des croix et des représentations de batailles, les « Pierres de Classe II » (certains distinguent même une catégorie de classe III, mixte) ; cependant les pierres de Classe I, les plus anciennes sont datées avec de plus en plus de précision, et, malheureusement, semblent dater au minimum de l’an 600, voire beaucoup plus tard, c’est-à-dire après la période qui nous intéresse ici.

 

Pour nous qui aimons caractériser les peuples par des symboles forts de leur culture, nous voici coincés : les Pictes de l’époque d’Arthur, ne sont plus les « Proto-Pictes » bâtisseurs de brochs (et encore, essentiellement en Zone Nord et un peu en Zone Atlantique) ou de forts de collines, et ne sont pas encore les « Pictes tardifs » graveurs de pierre (et encore, essentiellement en Zone Mer du Nord et un peu en Zone Nord).

 

 

Les Rois des Pictes

Deux choses peuvent se dégager à propos de la royauté picte : la première est une supposée succession matrilinéaire ; la seconde qu’il y a probablement eu des périodes d’unions de pictes, interrompues par des divisions et des querelles de succession.

La supposé matrilinéarité, dont on trouve mention chez Bede, a longtemps été discutée, mais d’une part les historiens n’ont pu trouver une preuve ou un indice du contraire, d’autre part il semble peu probable que Bede, qui habite à quelques encablures du territoire picte, puisse être mal renseigné et/ou puisse donner des renseignements erronés sur des gens que n’importe qui sur la route aurait pu croiser et connaître suffisamment pour pouvoir démonter ses assertions (surtout qu’une petite génération auparavant, Oswiu de Northumbria était lui-même en exil chez les pictes, et fut ensuite en relations étroites avec ceux-ci, qui étaient peut-être à l’origine de sa conversion au christianisme). Avec l’avancée des connaissances sur l’histoire de cette région, il semble quasiment invraisemblable qu’une telle erreur de Bede puisse être possible. La succession matrilinéaire est donc sans doute, malgré les contestations, une vérité.

Il y a probablement eu des périodes d’union des Pictes…

En tous cas, en Zone Mer du Nord, l’archéologie suggère des centralisation et hiérarchies locales, tandis qu’en Zone Nord ou Atlantique, il n’y a pas de disparités locales, comme si chaque site était socialement autonome.

 

La langue des Pictes et l’apport de la toponymie

Les pictes plus tardifs (vers le VIIème Siècle) utilisaient l’alphabet oghamique, né en Irlande assez longtemps auparavant. Il est probable qu’ils écrivaient beaucoup sur les arbres.

Au niveau de la langue proprement dite, on retrouve les traces d’une langue celtique en –P (c’est-à-dire apparentée au briton et au gaulois), essentiellement sur la côte Est (et notamment les toponymes en Pit-lopin de terre-, considérés comme caractéristiques, qui fournissent selon certains une étymologie alternative au nom de Picte, en Zone Mer du Nord surtout) ; cependant des traces de langue celtique en –Q (c’est-à-dire apparentée au gaélique) sont également présentes, brouillant considérablement les pistes. Ceci étant, ces deux langues se répartissent assez logiquement, avec le « Q-Picte » sur la Zone Atlantique, c’est-à-dire proche de l’Irlande, tandis que le « P-Picte » se situe plus en Zone Nord et Mer du Nord. Nous apprenons par Bede qu’étant briton ou scot, il fallait un traducteur pour comprendre la langue des pictes au VIème Siècle.

Au niveau de la toponymie, on retrouve globalement la même dualité, les toponymes plus récents issus des Vikings venant brouiller les pistes, surtout en Zone Nord. Ceci posé, il existe une forte pénétration de toponymes d’origine « Q-Picte » le long d’un axe Loch Lochy-Loch Ness et ainsi une forte superposition des toponymes en « Inver » (embouchure en gaélique) et « Aber » (embouchure en langue celtique en P), par exemple. Une interprétation couramment proposée est qu’une population de langue gaélique, d’abord installée dans le sud-ouest de l’Ecosse, a été poussée vers le Nord, d’abord par des Bretons avant l’arrivée des Angles. Il faudrait alors y voir une population probablement d’origine irlandaise intégrée au sein d’une population « originelle », que ce soit en Zone Atlantique, et jusqu’au cœur de la Zone Mer du Nord. Ainsi, sans doute que les Proto-Pictes et sûrement les Pictes par après, sont un amalgame culturel et linguistique complexe, et le fait que nous ne les connaissons que par ce qu’on écrit sur eux depuis le côté de leurs opposants donne l’illusion d’une unité, alors qu’il faut plus que probablement y voir une confédération très diversifiée.

 

Le Problème des Miathi/Meatae

Qui sont les Miathi/Meatae ? Sur base de ce qui parsème les données sur les Pictes ci-dessus, j’émets ici une hypothèse : on sait aujourd’hui que la fondation du Royaume d’Argyll soit-disant par Fergus Mor mac Erc est une belle légende. Dès les premiers siècles de notre ère, on retrouve de nombreux points communs entre les trouvailles archéologiques de l’ouest de l’Ecosse et l’Irlande, ainsi qu’une parenté linguistique.

Or, l’un des Royaumes d’Irlandes dès le début de notre ère est le Royaume de Meath. J’émets donc l’hypothèse que des hommes de ce royaume, se seraient installés au nord du Forth, et auraient lutté avec les habitants « originels », s’intégrant ainsi aux « Proto-Pictes ».

 

En tous cas, qu’il s’agisse des Meatae ou pas, il est clair qu’une forte communauté d’origine hibernienne, était installée au sud-ouest de l’Ecosse actuelle, avec des influences directes ou indirectes sur toute la zone Atlantique, et une présence continue ou discontinue sur toute la diagonale Loch Lochy-Loch Ness.

Notons également que ni l’archéologie ni la toponymie ne pointent, quelle que soit l’époque, une quelconque présence importante sur les côtes de l’Argyll, et donc une prédominance du « Royaume de Dal Riada » tellement mis en avant par après, au sein de cette communauté.

 

Les Pictes dans la légende

Dans la légende arthurienne, les pictes constituent l’ennemi, assez loin derrière nos amis les Saxons. En 367, ils font partie de ces barbares qui déferlent sur la Bretagne, vers 400 Stilichon est obligé de refortifier le Mur d’Hadrien puis, dans les années 440 sans doute, c’est pour lutter contre eux que les Saxons sont « appelés » en Bretagne. Ils sont en fait peu présents dans la légende arthurienne en tant que telle, si l’on excepte la bataille dans les bois de Calédonie et celle du Loch Lomond, dans Nennius et Geoffrey.

Tristan serait selon certains un nom picte, car on a retrouvé une inscription portant le nom de « Drustan fils de Talorc », mais la légende de Tristan s’est rattachée assez tard à celle d’Arthur. De plus, on a retrouvé un « Drustan fils de Conomore » en Cornouailles, Conomore étant traditionnellement le roi Marc, et l’inscription étant près de Castle Doré, sa capitale dans le folklore, on ne sait que penser de la piste picte.

Gildas dit qu’à son époque, les Pictes ont conquis le nord de l’île jusqu’au mur d’Hadrien.

 

Imaginez les Pictes…

GEOGRAPHIE DU NORD DE LA BRETAGNE

 

D’après Pythéas :

Cape Orcas : La tête de Sanglier, à Dunnet Head. Nommé Orcas par Ptolémée.

Orcades : Les îles des hommes-sangliers.

 

D’après Ptolémée :

Aebudae Insulae : Hébrides méridionales, soit Coll & Tiree, soit Islay & Jura.

Airchatdan : Urquhart sur le Loch Ness.

Alauna : « Le Roc ».Pourrait être un nom de Dumbarton Rock/Alcluaith, donc un fort de colline.

Alauna (II): Vers Stirling. Pourrait être un nom d’Edimbourg. A Edimbourg, un cimetière datant de 485 se trouve.

Arregaichel : « District des Gaëls ». Nom donné par les Pictes au Dal Riada.

Bannatia : Perthshire.

Carbantorigium : La « pente des Chariots », peut-être un ancien site de bataille, peut-être à Carby Hill, près de Newcastleton, Liddesdale.

Clota : La Clyde.

Corda : Dans les borders.

Coria : « Lieu  de levée de l’armée ». Dans la vallée de la Clyde, sur le territoire des Damnoniens.

Coria (II ?) : Dans les borders.

Colania : Dans les borders.

Curia : « Lieu  de levée de l’armée ». Sur le territoire des Votadiniens, au nord de Trimontium, et probablement même à Traprain Law, Lothian, siège des rois du Gododdin.

Devana : Aberdeenshire, territoire des taexali. Peut-être Banchory ou Balbridie. « Ville de la Deva (Dee) ».

Dumna : Probablement les Hébrides Extérieures. Dumna = profond.

Dunadd : Grande forteresse au nord de Lochgilphead.

Horrea : Fife. Lieu de stockage du grain pour les Venicones.

Lindum : Vers Stirling. Balloch sur le Loch Lomond.

Lucopibia : Près de la côte de la Solway.

Malaios Insula : Ile de Mull. Veut dire « île haute ».

Medionemeton : à Carnpapple Hill, éminence près du Mur d’Antonin.

Monidcroib : Moncreiffe, près de Perth

Monoth : The Mounth.

Pinnata Castra : « Le Fort à Ailes » sur le bord du Moray Firth. Pourrait être la base naval de Burghead.

Rerigonium : Près de l’actuelle Stanraer, sur les bords du Loch Ryan. Probablement identifiable avec Penrhyn Rhionydd (Penrhyn faisant allusion à une péninsule), l’un des trois sièges de pouvoir dans les Triades, avec Gelliwig (Kelliwic) en Cornouailles et Caerleon.

Tamia : Perthshire.

Tarvedunum, à Orcas : le « Fort du Taureau », à Dunnet Head ; à Burghead, sur la côte sud du Moray Firth, une importante base navale picte, on trouve des gravures de taureau.

Tuesis : Aberdeenshire. Quelque part sur la Spey.

Uxellum Près de la côte de la Solway.

Victoria : Fife.

Vindogara : Sur la côte de l’Ayrshire.

 

D’après Tacite :

Portus trucculensis : un port sur la Mer du Nord. Carpow ?

 

D’après le De Situe Albania :

Cat : Caithness & Sutherland du sud-est

Ce : Marr & Buchan/Bennachie au nord d’Aberdeen

Cirech/Circenn : Angus & les Mearns (<Maghcircinn, la plaine de Circinn)

Fib : Fife & Forthreue ??????

Fidaid / Fidach : Moray & Easter Ross

Fortriu : Strathearn & Mentheith

Fotla : Atholl & Gowrie (Atholl < Athfotla, Fotlaig, nouvelle Irlande)

 

 

A Dunragit, près de Stanraer, un enclos, et des pièces romaines ont été retrouvé à ce qui était probablement Dun Rheged, le siège des rois du Rheged.

A Whithorn, Galloway, vers 450 une pierre commémore un autel ou un monastère. Or Saint Ninian arrive sans doute vers 500, envoyé par l’évêque de Carduel).

Les pictes sont dit venants d’au-delà de Bannauc et de la Mer de Iudeu.

 

Aeron : Ayrshire. Fera partie du Rheged.

Apurfeirth :Aberargie.

Bannauc : Terme utilisé dans le Gododdin, au-delà duquel viennent les ennemis du Nord. « Au-delà du Bannauc » pourrait être une expression voulant-dire « au nord du Forth » (Bannockburn étant une rivière se jetant dans le forth).

Berneich/Bernaccia : Nom celtique de la Bernicie.

Bertha : Perth.

Blatobulgium: Birrens. L’endroit où on stoke les repas.

Bodotria : Le Forth.

Castra Exploratorum : « Le Fort des éclaireurs » à Netherby, dans la vallée de l’Esk.

Ceirfuill :Carpow.

Claideom : « La Terre de l’Epée ». Au Xème siècle, désigne le territoire autour de Stonehaven. Ce terme désigne en fait fréquemment les terres disputées par deux tribus.

Din Guauroy : Le Fort de Bamburgh.

Echwydd : la Solway.

Fib : Province correspondant au Fife.

Fortriu : Province correspondant à Strathearn et Menteith.

Gefrin/ Ad Gefrin : Yeavering (Nom saxon ?)

Iona / Iova :  L’île des ifs.

Maen Gwyngwn : à mettre en relation avec les Venicones. « La Pierre des Gwyngwn ». Gwyngwn = « Les Chiens apparentés ». ce qui semble indiquer que les Venicones sont des « Clients » des Votadini.

Marchidun : Le « Fort de Cavalerie », Roxburgh Castle près de Kelso, avec des pièces romaines datant d’entre 369 et 410.

Medcaut : L’île des marées, en Bernicie

Moireabh : Nom ancien du Moray

Mynydd : the Mounth

Trimontium : Nom donné par les romains à leur forteresse d’Eildon Hill North.

Urbs guidi : a forteresse à Stirling.

 

 

 

DETAILS SUR LES PICTES & LE NORD

 

Tacite dit que les cheveux dorés, et les membres massifs des Calédoniens trahissent leur origine germanique.

Les pictes devaient se déplacer en curraghs, de 12 m sur 2.5 mètres. La seule représentation, sur une pierre de classe II à Cossans, Angus. Il semble fait avec du mâchefer ? (« clinker » en anglais), et un gouvernail de poupe.

 

Le Mur d’Hadrien (& d’Antonin)

Le Mur d’Hadrien est blanc à l’origine, ce qui est dû à un enduit imperméable à base de chaux et de chanvre. Il faut bien comprendre que les murs ne sont pas conçus comme des barrières infranchissables, mais d’une part comme des corridors de déplacements militaires, et d’autre part comme une manière de casser le déplacement autrefois complètement libre et furtif des tribus au nord. Ils divisent en fait le nord en segments ou tampons ralentissant l’arrivée de l’ennemi et permettant une surveillance plus efficace.

 

Tribus du Nord

Anavionenses :Tribu proche du Mur d’Hadrien, mentionnée dans une lettre.

Attecotii : Le « Vieux Peuple ». Originaire des Hébrides ?

Boresti : Cités par Tacite.

Carnonacae : « Le Peuple des Cairns ». Habitent le Ross Occidental, et les vallées jusqu’à l’île de Skye.

Corionototae : Groupe inconnu battu par un commandant commémoré à l’est du Mur d’Hadrien.

Creones : « Les Frontaliers ». Au sud des Carnonacae.

Damnonii : « Les Profonds ». Sans doute des mineurs.

Epidii : « Les Hommes-Chevaux »…se situent au site du futur Argyll.

Maeatae ou Miathi : Cités avec les Calédoniens par Dio Cassius vers 197. Semblent avoir habité à l’ouest des Ochil Hills, notamment à Dumyat, et Myot Hill. Cités aussi comme adversaires des Angles au VIIème siècle.

Novantae : Les « Hommes Vigoureux ».

Selgovae : Les « Chasseurs ».

Smertae : Dans la région de Carn Smeat, Sutherland ?

Taexali ou Taezali : Tribu située par Ptolémée des vallées d’Angus à Buchan, en passant par la côte autour de Fraserburgh. Kinnaird ‘s Head est appelé « Promontoire des Taexali »

Votadinii : Les « suivants de Fothad ».

Placées au nord de la ligne Forth/Clyde : Taexali, Vacomagi, Decantae, Lugi, Smertae, Cornovii, Caledonii.

 

Coutumes possibles

Importance possible du sang.

Garder les têtes des ennemis.

 

Forts de colline ou autres sites susceptibles d’avoir été occupés

Arthur’s Seat : Près d’Edimbourg.

Birnie : Site en Zone Nord, que les découvertes classent dans les sites importants du Vème siècle, mais sans clôture…

Broxmouth : East Lothian. Fort de colline.

Bu : Orkney. Site non clos.

Buittle : Kirkcudbright. Site non clos.

Burgi Geos : Shetland

Burnswark Hill : Plus grand fort de colline d’Ecosse du Sud-Ouest au premier millénaire avant JC. Nombreux artefacts romains.

Carlungie : Angus. Endroit où l’on a retrouvé une amphore de vin.

Carn Liath : Sutherland. Broch.

Chesters Fort : Près de Drem, Lothian oriental. Contient plusieurs structures d’habitations.

Clatchard Craig : Près de Newburgh, Fife. Des broches et des couverts en argent y ont été retrouvées.

Covesea : Moray. Grotte.

Crosskirk : Caithness. Broch.

Dreghorn : Ayrshire. De nombreuses pièces de bronze y sont découvertes.

Dryburn Bridge : Lothian oriental ; contient une grande maison ronde.

Dun Mor : à Fendoch dans le Perthshire

Dun Mor Vaul : Tiree, Argyll. Broch.

Dun Bharabhat: Broch ; Lewis.

Dunbar : East Lothian.

Eildon Hill North : Construit vers 1000 av. JC. Sept haches de bronze y ont été découvertes. 300 huttes au départ.

Edinburgh Castle : Fort de colline.

East Coldoch : Stirlingshire. Etablissement.

Fairy Knowe : Broch. Stirlingshire.

Finavon : Fort vitrifié, Angus.

Garry Lochdrach : North Uist. Wheelhouse.

Gurness : Broch imposant, sur Mainland en Orkney. Entouré d’un village de Brochs (une quinzaine), il est entouré d’un fossé sur trois côtés, et de la mer de l’autre.

Howe : Orkney. Broch.

Hownam Rings : Dans les Cheviots, au-dessus de Kelso. Le fort contient dix maisons rondes.

Inchtuthil : « L’île de Tuathal ». Sur la rivière Tay, près de Blairgowrie. Site d’installation romaine, comprenant notamment des bains, forteresse de 21 hectares sur un plateau de 80 hectares.

Keil Cave : Argyll, grotte.

Keiss Harbour : Caithness. Broch.

Kintore : Aberdeenshire. Camp romain temporaire réutilisé au Vème.

Lesmurdie Road : Elgin. Site commercial du LRIA. Occupé au IIIème-Vème siècle.

Lilliesleaf : Roxburgh. Enclos.

Milfield : North Northumberland.

Old Melrose : Roxburghshire.

Piltanton Burn : Wigtownshire. De nombreuses pièces de bronze y sont découvertes.

Sculptor’s Cave, Covesea : Grotte classée comme site rituel, car de nombreux artefacts romains y ont été jetés.

Springwood : Roxburghshire. De nombreuses pièces de bronze y sont découvertes, juste à côté de Roxburgh, où se trouve certainement un fort de colline.

Sprouston on the Tweed : Centre majeur à l’époque anglo-saxonne. Contient de nombreux artefacts romains.

Trapain Law : Dans l’est du Lothian. Occupé à plusieurs reprises, reconstruit avec des murs de 3.5m, avec une basse de terre et recouverts de pierre. Sans doute occupé par les Pictes vers cette époque… De nombreuses pièces de bronze y sont découvertes. On y trouve aussi des daims gravés.

Trusty’Hill : Près d’Antwoth, en Galloway. Fort de colline sur le Solway Firth, sur lequel les pictes ont laissé leur marque sur un rocher à l’entrée. « Drust Hill » ? Probablement un port picte pour lancer des expéditions.

Udal : North Uist. Wheelhouse.

Urly Hawkin : Broch, Angus.

White Caterthun & Brown Caterthun : Dans l’Angus, près de Brechin. Vers 700 av.JC

Whithorn : Wigtownshire. Objets et argent romains trouvés sous l’établissement monastique.

Yetholm : Maenor (domaine) royal probable des Rois de Gododdin, près de Bowmont. Il y avait treize fermes de la plus haute antiquité.

 

A l’extérieur de nombreux fort, on retrouve des Chevaux de Frise, censés couper l’élan des cavaliers.

 

Autres Sites d’intérêt

Whithorn/Candida Casa : Galloway. Site d’activité de Saint Ninian.

 

Cercles de pierres préhistoriques

East Aquhorthies

Loanhead of Daviot

 

Rois des Pictes (tels que reconstitués par W.A. Cummins à partir de Drust fils d’Erp)

 

Rois de la zone A

(Zone Sud ?)

Rois de tous les Pictes

Rois de la zone B

(Zone Nord ?)

 

Gud/Gede règne 50 à 150 ans ?

 

 

Tharain/Tharan règne 100 ans

 

 

Morleo règne 15 ans

 

 

Deocilunon/Duchil règne 40 ans

 

 

Cimoiod fils d’Arcois règne 7 ans

 

 

Deoord / Deordegele règne 50/20 ans

 

 

Bliesblituth règne 5 ans

 

 

Deotrotreic frère de Diu/Derothet règne 40/60 ans

 

 

Uscombuts/Combuts règne 20 ans

 

 

Crautreic/Karanthrecht règne 40 ans

 

 

Deordivois règne 20 ans

 

 

Uist règne 50 ans

 

 

Ru règne 100 ans

 

 

Gartnait bolc/Gernarg bolg règne 4/9 ans

 

 

Gartnait ini règne 9 ans (cf précédent en B)

 

 

Vipoig namet/Vipogwenech règne 30 ans

 

 

Fiacha albus règne 30 ans

 

 

Canutulachama/Cantumet règne 4/6 ans

 

 

Dornornauch nerales règne 1 an

 

 

Wradech uecla/Feradech finlegh règne 2 ans

 

 

Gartnait diuberr/ Gartnait dives règne 60 ans

 

 

Talore fils d’Achivir/Talorg fils de Keother règne 75/25 ans

 

 

Drust fils d’Erp / d’Irb règne 100 ans (si l’on se base sur St Patrick arrivant en Irlande dans la dix-neuvième année…438-478)

 

 

Talore fils d’Aniel 478-482

 

 

Nechtan (aux taches de rousseur) fils d’Erip 482-506

 

 

Drest Gurthinmoch 506-536

 

 

Galanan erilich 536-548

 

 

Drust fils de Gyrom & Drust fils de Wdrost 548-553

 

Drust fils de Girom 553-558

 

Brude fils de Maelchon 554-579

Garthnait fils de Girom 558-565

 

 

Cailtram fils de Girom 565-566

 

 

Talorg fils de Muircholaich 566-577

 

 

Drust fils de Munait 577-578

 

 

Calam cennaleph 578-579

 

 

 

Galam cennaleph & Brude fils de Maelchon 579-580

 

 

Brude fils de Maelchon 580-584